Ce qu’ils lisent

5 mars
Bruxelles
- Gare du Nord, quai n° 3, une dame feuillette un livre de cuisine qu’elle s’est procuré à la Foire du livre, un autocollant turquoise en fait foi.
Dans le train Bruxelles-Liège
- Une lectrice des Collectionneurs de David Baldacci.

6 mars
Dans le train Liège-Bruxelles
- Elle porte un serre-tête blanc, des vêtements amples et beiges, elle a des écouteurs sur les oreilles et mâchonne un chewing-gum en absorbant Introduction à Heidegger de Gianni Vattimo qu’elle annote au feutre noir. Un rang plus loin, une jolie blonde aux lunettes design rêve en regardant par la fenêtre. Sur sa tablette, Harry Potter and the Order of the Phoenix. Plus loin encore, une petite dame lit un roman de Chaim Potock dans une traduction allemande.
- Il y a cinq autres lecteurs dans la voiture suivante, mais impossible de voir ce qu’ils lisent. Sur une double banquette sont quatre personnes assises en vis-à-vis, trois d’entre elles plongées dans leur lecture. C’est un record depuis que cette chronique existe.

8 mars
Dans le train Bruxelles-Liège
- Une dame roupille, vêtue de pourpre et de noir. À côté d’elle, Trois fées pour un plaidoyer de Corinne Gere, Brigitte Dohmen et Christiane Mispelaere.
- Dans la même voiture, un lecteur de Dimitri Verhulst.
Liège
- Un trentenaire barbu monte dans l’autobus 4, tenant en main un exemplaire corné de Ma part d’ombre de James Ellroy que la pluie de dimanche a mouillé.


Mardi 10 mars 2009 | Ce qu'ils lisent | 1 commentaire


Ce qu’ils lisent

Liège
Dans l’autobus 4, une vieille dame chiffonnée lit un roman sentimental, tandis qu’une étudiante maladive s’absorbe dans un thriller.

Dans le train Liège-Bruxelles
Les Confessions d’une accro du shopping de Sophie Kinsella intéressent une jeune femme bien mise. Une quadragénaire a posé Death in Holy Orders de P.D. James sur sa tablette.

Bruxelles
Sous l’abribus, un étudiant à tête d’Aramis attend le 71 en potassant De re publica de Cicéron dans une édition critique allemande.
Gare centrale, quai n° 3. Un jeune barbu chaussé de bottines en est à la moitié de Harry Potter et le prince de Sang-Mêlé de J.K. Rowling. Plus loin, une petite dame à cheveux blancs emmitouflée dans un manteau qui lui descend jusqu’aux pieds est plongée dans Comme un vol d’aigles de Ken Follett.
Passe une jeune femme en manteau violet, tenant en main Seul sur la mer immense de Michael Morpurgo.


Mercredi 4 février 2009 | Ce qu'ils lisent | 2 commentaires


Ce qu’ils lisent

L’art du contraste. Debout dans l’autobus 4, un ado de notre temps, blouson noir en fibre synthétique, baskets flashantes argentées et téléphone portable du dernier cri en main, tient dans l’autre Pitié pour les femmes d’Henry de Montherlant, dans une vieille édition du Livre de poche.


Lundi 19 janvier 2009 | Ce qu'ils lisent | 2 commentaires


Ce qu’ils lisent

19 décembre
Liège
- Une lectrice dans le 4, c’est rare et ça se fête. Mais ce qu’elle lisait, nous ne le saurons jamais, car elle dérobe la couverture à nos regards et descend rue des Vennes en emportant son secret.
Dans le Thalys Liège-Paris
- Une Allemande préfère la musique de son baladeur mp3 à la lecture de The Revenge of Captain Paine d’Andrew Pepper.
- À quelques rangées de ma place, un exemplaire de Grundkurs Filmanalyse de Werner Faulstich est glissé dans le filet de l’appuie-tête. Sa propriétaire déplie des jambes interminables et se dirige vers la voiture bar. C’est une brune longiligne d’1,85 m vêtue d’un pull marin.
- Casque sur les oreilles, un barbu rondouillard, à chaque page un peu plus incliné vers l’avant, semble littéralement happé par Renégats de David Gemmell.
- À Bruxelles, des voyageurs descendent et d’autres embarquent, parmi lesquels une lectrice de Marion Zimmer Bradley, une lectrice d’un roman paru dans la collection blanche de Gallimard et une lectrice d’un 10/18 à couverture rouge.
– « Le Premier ministre hoche la tête » dans un gros thriller au titre indéchiffrable, tenu en main par une autre lectrice.
- En face de nous a pris place une Anglaise à cheveux courts et jolie frimousse vêtue d’un manteau vert emma-peelesque. Elle tire de son sac Breakfast at Tiffany’s de Truman Capote dans une réimpression en fac-similé de la première édition Penguin à bandes horizontales orangées.
- Il y a une demi-douzaine d’autres lecteurs dans les voitures 26 et 27.

20 décembre
Paris
– Sur le quai de la station Opéra, direction Ballard, un homme en duffel-coat examine avec attention une carte géographique reproduite dans le Monde musulman des origines au début du XIe siècle de Philippe Sénac. Un peu plus loin, une petite dame tient un livre relié à couverture bleue refermé sur son doigt qui lui sert de marque-page.
– À Palais Royal, monte un jeune homme coiffé d’un bonnet andin, tenant en main la Meilleure Part des hommes de Tristan Garcia.
– Trois heures plus tard dans la même station, une lectrice de la Princesse des glaces de Camilla Läckberg monte dans une rame en direction de la mairie d’Ivry.
– Mystère à la station Grands Boulevards, direction Ballard. Plantée au bout du quai, une dame pincée lit un gros roman paru chez Actes Sud. À la fin du chapitre, elle referme brusquement son livre et se dirige d’un pas résolu vers la sortie. Lui a-t-on posé un lapin ? A-t-elle décidé de faire la route à pied ?
– Osmose. Dans la rame où nous embarquons, un barbu et sa compagne assis côte à côte sont plongés chacun dans un tome de la trilogie Millénium de Stieg Larsson.

21 décembre
- C’est dimanche. Dans une rame de métro roulant vers Ballard, une jeune femme en chapeau cloche, jeans pattes d’eph’ et souliers vernis pointus élève son âme en lisant Mon testament spirituel de Sœur Emmanuelle.
– À l’autre bout du wagon, une autre jeune femme en manteau gris vient d’entamer Don Quichotte dans la traduction d’Aline Schulman. À ses pieds repose un énorme sac de voyage.
- Changement de ligne. Gare de Lyon monte un homme au visage pointu coiffé d’une casquette, qui s’assoit et ouvre Tristes tropiques de Lévi-Strauss. Il descend à la BNF.
– Quelques heures plus tard, sur la même ligne mais en direction inverse, une dame arbore les Sortceliers de Tara Duncan. Il y a deux autres lecteurs dans la rame.
– Sur la ligne 3, direction Pont de Levallois, une jeune femme assise lit Last Chance Saloon de Marian Keyes, qu’elle tient de la main gauche. La droite repose sur sa jambe, poing fermé sur le pouce, en un geste enfantin émouvant. Elle descend à Havre-Caumartin.
– Dans le RER en direction de Boissy Saint-Léger, une dame élégante s’informe du moral des cadres en parcourant L’open space m’a tuer d’Alexandre des Isnards et Thomas Zuber.
– Ligne 3, direction Galliéni, on s’écrase dans le wagon. Indifférente à la presse, une femme dévore avidement un Agatha Christie. C’est qu’elle approche de la fin et qu’Hercule Poirot s’impatiente. « Certainement pas ! », s’écrie-t-il à la page 220. L’inspecteur Sharpe en reste comme deux ronds de flan.
– À Arts et Métiers, entre un jeune homme au cheveu ras, à la barbe de trois jours. Lui vient seulement de commencer l’Homme aux cercles bleus de Fred Vargas.

22 décembre
– Il est 8 h 12 et il fait toujours nuit lorsqu’un grand-père et sa petite-fille s’arrêtent devant la vitrine d’une boulangerie de la rue Cadet et décident d’entrer acheter un gâteau. Il tient à la main l’Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme de Joseph Leclerc.
– Une dame pressée descend la rue La Fayette en serrant sur son cœur un thriller de Ken Follett.
Dans le Thalys Paris-Liège
– En face de nous, un couple franco-espagnol très épris. Entre deux bisous, elle lit Malinche de Laura Esquivel et lui Lord Arthur Saville’s Crimes d’Oscar Wilde dans une édition Penguin.
– Une jeune femme s’est endormie sur Guerre et paix de Tolstoï. Une autre, bien réveillée, est plongée dans Trace de Patricia Cornwell. Non loin d’elles sont assises une lectrice de John McGahern (Pour qu’ils soient face au soleil levant) et une lectrice de Bachelard (l’Intuition de l’instant).
– La série « grands détectives » de 10/18 a la cote auprès de deux autres dames lisant respectivement un Arthur Upfield et un Frank Tallis. Un troisième amateur de polars a posé sur sa tablette Riches, cruels et fardés d’Hervé Claude.
– À Bruxelles monte un grand gaillard qui s’installe de l’autre côté de l’allée centrale, ouvre Makers of Modern Strategy, from Machiavelli to the Nuclear Age de Peter Paret, et entreprend d’assourdir ses voisins en écoutant plein pot de la musique solidement rythmée sur son baladeur mp3. Un coup de fil nous apprend qu’il se rend à Cologne et qu’il n’a pas reçu le mail de son interlocuteur (mais il répondra demain, c’est promis).

Merci à Mrs Locus Solus de son précieux concours.


Lundi 22 décembre 2008 | Ce qu'ils lisent | 3 commentaires


Ce qu’ils lisent

Dans le train Liège-Bruxelles
- Un jeune homme barbu chausse des lunettes et reprend sa lecture de Shakespeare: Othello suivi de Macbeth dans l’édition du Livre de poche.
- Un trentenaire branchouille discute le coup au téléphone. Sur sa tablette repose un manga de Tite Kubo, Bleach.
- Un quinquagénaire au bouc sévère, vêtu d’un survêtement de sport, lit un volume de fantasy, De Dwergen de Markus Heitz.
- Veste de cuir ouverte sur un débardeur d’un vert vif, en voilà un que la crise n’empêche pas de dormir. L’homme roupille en effet la bouche ouverte, ayant posé à ses côtés De Internationale Kredietcrisis de George Soros.
- Un jeune homme replet à longs et fins favoris est plongé dans un album de Largo Winch.
- Un peu plus loin est assise une jeune femme bicolore : pull violet, jupe noire, bas violets, chaussures noires. Même les écouteurs pourpre et noir de son lecteur mp3 sont assortis à sa tenue. Seule la couverture de son livre jette une tache orangée au milieu du portrait. Il s’agit de De Koperen Tuin de Simon Vestdijk.

Bruxelles
- Sur le quai de la station Louise, une fillette attend le métro avec sa mère en lisant un volume de la série Max et Lili.
- Dans le métro, direction Simonis, un homme au visage buriné, portant veste de daim, ouvre un exemplaire fatigué de la Bandera de Pierre MacOrlan. Exploitez la puissance de votre subconscient, intime pour sa part à une lectrice assise le Dr Joseph Murphy.
- Dans le même wagon, un jeune homme en manteau noir interrompt sa lecture des Moustaches radar de Salvador Dalí pour répondre au téléphone. Il informe son correspondant qu’il arrive à la station Rogier et lui propose d’aller se boire un petit café.

Bruxelles - Gare centrale
- Sur le quai n° 1, un homme à cheveux longs et barbe de trois jours vêtu d’une veste de cuir (encore une) lit The Man Within de Graham Greene dans une édition Penguin datant des années 1970, au vu du graphisme de la couverture.

Dans le train Bruxelles-Liège
- Une rousse plantureuse a délaissé la lecture d’Improbable d’Adam Fawer pour tirer de son sac divers petits pots de produits de beauté dont elle respire la fragrance.


Mardi 9 décembre 2008 | Ce qu'ils lisent | 6 commentaires


Ce qu’ils lisent

18 octobre
Dans le train Liège-Bruxelles
- L’art du contraste. Mini-jupe et bottes de cuir, lunettes et bague design, ongles vernis d’un violet profond, une jeune fashion victim lit Atala suivi de René de Chateaubriand, dans le Livre de poche classique.
Bruxelles
- Dans le métro en direction d’Herman-Debroux, une étudiante assise potasse un ouvrage sur le théâtre publié chez Nathan. Havresac au dos, une « routarde » lit debout The Wonderful Wizard of Oz de L. Frank Baum dans l’édition des Penguin Popular Classics.

21 octobre
- Sur le quai n° 1 de la gare des Guillemins, puis dans le train Liège-Bruxelles, une lectrice et trois lecteurs, membres de la ligue des CQJLNVRPLSDMF (« Ce que je lis ne vous regarde pas, Locus Solus de mes fesses »), dérobent obstinément à nos regards le titre des livres qu’ils tiennent en main.
Bruxelles
- Dans le métro en direction de Delacroix, une dame aux cheveux courts dont le visage disparaît dans un ample foulard vert lit un roman en néerlandais. Sur la banquette voisine, un monsieur fort bien mis entame un nouveau chapitre de Pour une anthropologie des mondes contemporains de Marc Augé.


Mardi 21 octobre 2008 | Ce qu'ils lisent | 4 commentaires


Ce qu’ils lisent

Dans le train Liège-Namur
- Un quadragénaire lit… quoi ? mystère. D’après le bout de couverture aperçu lorsqu’il range son livre pour descendre à Huy, il s’agit d’un thriller paru au Livre de Poche, signé peut-être Robert Ludlum ou Ken Follett.
- La dame en face de moi mange une banane en lisant un roman sentimental de la collection « Nous deux », Une étrange amitié.
- Plus loin, un trentenaire s’accroche à Piège pour Cendrillon de Sébastien Japrisot.
- Il y a trois autres lectrices dans le wagon, dont l’une a délaissé l’ouvrage en cours pour contempler le paysage.

Namur
- Sur un banc de la gare, entourée de valises encombrantes, une jeune femme s’aguerrit en parcourant un Manuel de survie.
- Devant la gare, une blonde lit debout J’habite en bas de chez vous de Brigitte. Quand le feu passe au vert, elle suit le mouvement des piétons sans quitter son livre des yeux. Cinq cents mètres plus loin, au bout de la rue Godefroid, elle lit toujours, et disparaît à droite dans la rue de Bruxelles.

Dans le train Namur-Liège
- Une jeune femme dans un ensemble gris souris est plongée dans Sur le bord de la rivière Piedra de Paulo Coelho.


Lundi 29 septembre 2008 | Ce qu'ils lisent | 2 commentaires