MASH

Rediffusion de MASH sur Arte. M.-L. me fait remarquer le calme imperturbable des chirurgiens opérant en pleine guerre, par contraste avec l’hystérie des salles d’opération devenue de mise dans les séries télé à partir d’Urgences. Le chaos ambiant, l’afflux des blessés, l’équipement rudimentaire, le manque de personnel, les pannes de courant même n’atteignent pas le flegme de nos toubibs militaires. Les scènes d’opération de MASH, émaillées certes de plaisanteries de carabin, sont ainsi les seuls moments de pause d’un film placé sous le signe du tohu-bohu et de la déconnade anarchique. Le paradoxe n’est qu’apparent. Elliott Gould et Donald Sutherland, qui font preuve en tout temps de dérision je-m’en-foutiste par réflexe compensatoire de survie, redeviennent des professionnels dès qu’ils ont le scalpel à la main. Ce qui au fond paraît plus plausible que la surexcitation forcée devenue le poncif des fictions médicales. L’amusant étant que ce trait de vérité intempestif survienne dans un film qui ne prétend aucunement, c’est peu de le dire, au naturalisme.


Dimanche 7 octobre 2018 | Dans les mirettes | Aucun commentaire


Comment on écrit l’Histoire

Après avoir essuyé le refus d’une douzaine de réalisateurs, sa chance fut d’accepter le scénario de M*A*S*H* (1970), que lui propose le producteur Ingo Preminger.

Michel Ciment, Dictionnaire du cinéma. Larousse
(la syntaxe est curieuse).

La même année, il réalise M*A*S*H* (M.A.S.H.), que paraît-il quatorze autres metteurs en scène ont refusé avant lui.

Jean-Loup Bourget, Robert Altman. Edilig.

Après une série de démarrages avortés, un triomphe commercial d’autant plus spectaculaire qu’il était inattendu (le scénario avait été refusé par une quinzaine de metteurs en scène).

Jean-Pierre Coursodon / Bertrand Tavernier,
50 ans de cinéma américain. Omnibus, p. 274.

Un succès inattendu qui révèle un réalisateur pratiquement inconnu, Robert Altman (il accepta un scénario de Ring Lardner Jr. refusé par 32 metteurs en scène).

Jean-Pierre Coursodon / Bertrand Tavernier,
50 ans de cinéma américain. Omnibus, p. 95.


Mardi 15 juillet 2008 | Grappilles | 5 commentaires