Échouage

Cher internaute qui avez abouti en ces lieux en tapant la requête « série noire baleine échouée » dans votre moteur de recherche,

Si par hasard vous repassez par ici, le livre que vous cherchez est très probablement la Baleine scandaleuse de John Trinian, le meilleur de son auteur et l’un de ces romans atypiques qui font le sel de la Série noire. Cette chronique unanimiste rassemble une brochette de personnages autour d’un énorme cétacé gris qui s’est inexplicablement échoué sur une plage californienne : un tueur en fuite, un flic stupide et raciste, un représentant de commerce, des gosses de riches, un acteur de second plan raté et sa jeune épouse, un tandem de scénaristes alcooliques, le conducteur de la dépanneuse chargé d’évacuer la baleine, etc. Comment cet événement singulier va interférer, un jour durant, avec la vie des uns et des autres, c’est ce que raconte ce livre très peu « policier » par les péripéties pratiquement exemptes de violence et de crimes, mais totalement « roman noir » par l’ambiance et l’écriture.

John TRINIAN, la Baleine scandaleuse (The Whale Story). Traduction de Philippe Marnhac. Gallimard, Série noire n° 919, 1965, 185 p.


Mercredi 7 mars 2007 | Rompols |

6 commentaires
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En ce moment, je relis avec grand plaisir “Moby Dick” dont le titre initial était “The Whale” (la Baleine). Les titres de la série noire sont qqfois alléchants mais j’ai souvent été déçu. Alors merci du tuyau!

Commentaire par Charles L. 03.08.07 @ 8:14

Outre les grands classiques (Chandler, Hammett, etc.) et les grands modernes (Charyn, Westlake, Manchette, Behm, etc.), il y a beaucoup de perles à glaner dans la Série noire. Par exemple :
- Kenneth Jupp, On tue aussi les anges
- Ned Crabb, La bouffe est chouette à Fatchakulla
- Peter Duncan, Je suis un sournois
- John Crosby, le Clou de la saison (rééd. 10/18)

Commentaire par th 03.09.07 @ 9:09

J’ajouterais notamment (mais le mieux est de recourir aux pertinents conseils de lecture fournis par Manchette dans ses Chroniques :
Gertrude Walker, À contre-voie
Stephen Geller, Où grincent les chimères
Peter Loughran, Londres-express
Elliott Chaze, Il gèle en enfer
A. C. Weisbecker, Cosmix Banditos (sans doute le SN le plus déjanté de toute la collection…)

Commentaire par George Weaver 08.25.12 @ 5:36

Ah, et j’imagine, cher th, qu’en intitulant ainsi ce billet vous aviez en tête que l’internaute en question avait “échoué” par hasard dans votre cabinet de curiosités…
Mais le terme est impropre : on n’échoue pas dans un lieu qui ne procure que des bonheurs !

Commentaire par George Weaver 08.25.12 @ 5:41

Vous êtes en train d’éplucher tout LS, ma parole - en faisant remonter à la surface des billets dont j’avais complètement l’existence.
Oui, l’échouage était à double sens. Au vu des mots clés ahurissants qui attirent certains jusqu’ici, il s’impose.
Côté Série noire, on pourrait ajouter encore le Grossium de Stanley Crawford et d’autres. D’accord avec tous vos titres hormis le Chaze (pas encore lu) et le Geller qui m’avait laissé sur ma faim. Ce qu’en dit Manchette est plus intéressant que le livre lui-même.

Commentaire par th 08.26.12 @ 12:38

“Éplucher LS” ? Oui, si l’on veut, mais pour ma part il s’agit plutôt d’une lecture méthodique et chronologique, décidée voici deux jours après avoir enfin constaté une convergence d’affinités qui me surprend pas mal.
Ainsi, entre autres, votre billet à propos de John Aubrey m’a rappelé une discussion sur mon propre blogue autour de la traduction des Urnes funéraires de Thomas Browne, que j’ai été infichu de retrouver hier malgré des heures de recherche — et j’avoue attendre le 15 octobre avec une certaine impatience…

Vous aviez mentionné dans un billet précédent cette requête : « série noire baleine échouée », à côté d’autres tout aussi déroutantes, et il me plaît beaucoup que vous en ayez trouvé matière à écrire un billet.

Toujours pas lu Le grossium, sur ma table de chevet (de quelques hectares…) depuis plusieurs années, et j’avoue confondre un peu tous ces one shots de la Série Noire, mais dans mon souvenir le Geller était tout à fait plaisant (et quel titre !), même si effectivement l’enthousiasme de Manchette dépasse toujours la qualité des livres qu’il recommande…
Du Chaze, par exemple, je n’ai rien retenu d’autre que le passage exalté par Manchette, où la fille nue se vautre dans les billets du braquage (Manchette s’est d’ailleurs un peu réapproprié ce passage au début de Fatale)…

Commentaire par George Weaver 08.26.12 @ 6:28



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