« Zut ! j’ai loupé ma correspondance ! » (Madame de Sévigné.)
« Tout le monde descend ! » (Charles Darwin.)
« Zut ! j’ai loupé ma correspondance ! » (Madame de Sévigné.)
« Tout le monde descend ! » (Charles Darwin.)
Transmis par Charles Tatum que je remercie, un square poem généralement attribué à Lewis Carroll, qui peut se lire à l’horizontale aussi bien qu’en acrostiche.
En fouillant un peu pour en savoir plus, je suis tombé sur ceci :
« One of Carroll’s most remarkable poems, if indeed he wrote it, was first published by Trevor Wakefield in his Lewis Carroll Circular, N° 2 (November 1974). The poem is quoted in a letter to The Daily Express (January 1, 1964) by a writer who tells of a privately printed book titled Memoirs of Lady Ure. Lady Ure, it seems, quoted the square poem as one that Carroll wrote for her brother. Wakefield says that no one has yet located a copy of Lady Ure’s Memoirs, but whether this is still true, I do not know. » (Martin Gardner, The Universe in a Handkerchief. Lewis Carroll’s Mathematical Recreations, Games, Puzzles and Word Plays. Springer, 1996.)
La prudence de Gardner plaide pour son sérieux. Mais peut-être l’attribution à Carroll a-t-elle été depuis confirmée ou infirmée avec certitude ? Tout complément d’information sera bienvenu.
Valery Larbaud et l’hippopotame du jardin zoologique de Lisbonne (1926)
En refeuilletant les Très Riches Heures d’André Blavier (Plein Chant, 1997), tombé sur cet hommage cruciverbiste de Michel Laclos à l’auteur des Fous littéraires, de la Roupie de cent sonnets et d’Occupe-toi d’homélies. Comme vous le constaterez, la grille n’admet que des mots composés avec les lettres A, B, D, E, I, L, N, R, V, qui forment le nom d’André Blavier, lequel s’inscrit triomphalement au centre de la grille. Chapeau, l’artiste.
Michel Laclos : verbicruciste épris de calembours et d’acrobaties verbales, membre du Collège de ‘Pataphysique, rédacteur en chef de la revue Bizarre, 2e série, auteur du Fantastique au cinéma (Pauvert). N’a pas ménagé sa peine pour faire connaître les humoristes à son goût : anthologie Pierre Dac dans la collection « Humour secret » de Sternberg (Julliard), réédition chez Pauvert des œuvres de Cami, auquel il a consacré une monographie (Seghers), etc. Plusieurs recueils de mots croisés et de Trucs et Machins chez Zulma.
Exposition Odette et André Blavier du 17 mai au 14 juin 2009, au Musée des Beaux-Arts et de la céramique, 17, rue Renier, Verviers.
C’est en suivant un lien de Lève ta jupe que j’ai appris ce qu’était une attraction paronymique. On désigne sous ce terme le processus par lequel l’usage transforme un nom de lieu dont le sens est mal compris, ou ne l’est plus, en lui substituant par association d’idées un quasi-homonyme de consonance plus familière.
Ainsi le ruisseau Arbour devint-il avec le temps le ruisseau à Rebours, tandis que l’île du Corossol (du nom du navire y ayant fait naufrage au XVIIe siècle) fut rebaptisée île du Carrousel. Le passage d’une langue à une autre favorise naturellement ce type de déformation. La rivière que les Montagnais nommaient Wanamane, les colons français la renomment rivière La Romaine. Parce que les Anglais employaient le terme de meeting pour désigner les rassemblements religieux, tel lieu-dit de Roxton Pond (Cantons de l’Est, Québec), où se dressait une chapelle, s’appelle aujourd’hui la Petite-Mitaine. Quant au cap d’Espoir, il s’est changé en son contraire en devenant en anglais Cape Despair. Ces exemples sont cités par la commission de toponymie du Québec.
Mon préféré dans le genre reste la Rotten Row de Hyde Park, qui s’appelait à l’origine… route du Roi.
Blake Edwards : Tout a commencé la nuit où je suis allé à cette party…
Julie Andrews : Bien avant que tu me connaisses.
Edwards : Juste. Je n’avais pas encore fait la connaissance de Julie. À cette soirée, il y eut une discussion sur ces individus qui se trouvent catapultés vedettes du jour au lendemain, et les raisons expliquant ce phénomène. Lorsque le nom de Julie fut mentionné, je prononçai une phrase dont l’impact sur l’assistance fut tel que, le jour suivant, je reçus un coup de fil de Joan Crawford (qui n’était pas présente à cette soirée, et que je n’avais jamais rencontrée) me disant que c’était la réplique la plus drôle qu’elle ait jamais entendue. Les gens étaient en train de se perdre en conjectures sur ce qui avait fait le succès de Julie et, juste au bon moment, j’ai lancé: « Je vais vous dire très précisément de quoi il retourne : elle a du lilas à la place des poils pubiens. » Lorsque le calme fut revenu, Stan Kanen, de l’agence William Morris, me dit : « Avec ta veine, tu vas finir par l’épouser. » Et avec ma veine, c’est ce que j’ai fait ! […] Et maintenant elle m’offre du lilas à chaque anniversaire de mariage.
Andrews : Dans tous les sens du terme, n’est-ce pas Blake ?
Edwards : Oui, chérie.Playboy, décembre 1982.
L’anecdote est relativement connue, mais j’adore la manière éminemment edwardsienne avec laquelle elle est amenée, exactement comme un gag de ses films: le sens de la mise en place (dans une party, bien sûr), l’effet avant la cause, la précision du timing (juste au bon moment), l’alliage détonnant de scabreux et de sophistication, l’explosion finale d’euphorie. (Sans oublier la complicité érotique suggérée.) C’est, virtuellement, une leçon de mise en scène. Le Lorsque le calme fut revenu m’enchante à chaque lecture.
Un magnifique tableau-hommage à Raymond Roussel, qui ne laisse pas de me fasciner.
La femme invisible. À la mémoire de Raymond Roussel
Huile sur toile 195 x 130 cm
Tableau peint par la machine de Louise Montalescot
Non seulement la toile est truffée d’allusions, mais sa facture minutieuse fait en soi écho à l’écriture de Roussel.
Beaucoup d’autres détails à découvrir ici :
http://in-memoriam-raymond-roussel.over-blog.com
Et pour les non-rousselophiles, le fameux portrait de l’auteur d’Impressions d’Afrique dont s’est inspiré l’artiste.