Vous n’y échapperez pas

Je trouve étrange l’idée présentement répandue qui voudrait qu’en période de claustration on lise ou relise la Peste ou l’Amour aux temps du choléra, qu’on regarde Panic Room ou des films de prison. Il me semble qu’une réaction saine est plutôt de se dire : « N’importe quoi mais pas ça. »

Mais est-ce seulement possible ? Ce matin, je termine la lecture du livre d’Adrian Tinniswood sur la vie quotidienne dans les maisons de campagne anglaises entre les deux guerres. Page 366, on apprend que le 16 juin 1939,

The government distributed 15 millions leaflets to households all over the country – “Your Gas Mask: How to Keep and Use it.”

Gasp. Vite, j’ouvre un roman policier d’Elizabeth George. Premières phrases :

Ce fut le manque de savoir-vivre porté à son comble. Les yeux dans ceux de sa voisine, il lui lâcha un éternuement gras et sonore en pleine figure.

Je jure que je n’invente rien.


Samedi 4 avril 2020 | Grappilles |

Un commentaire
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Moi je viens d’interrompre la lecture des nouvelles de Shirley Jackson. Chacune d’elle ressemble à une vision à contre-jour de la boule d’angoisse qui nous monte à la gorge dans nos pires jours de paranoïa pandémique.

Commentaire par Bernard Camus 04.04.20 @ 9:48



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