Queneau-san

L’enveloppe est tombée dans la boîte aux lettres en faisant « floc ». Un livre, à l’évidence, mais pas celui que j’attendais ces jours-ci. J’ai déballé le papier cadeau, de plus en plus intrigué ; et j’ai ouvert des yeux tout ronds, j’en suis resté baba. Informés d’une de mes manies qu’ils ont déjà contribué à entretenir, G et S, de passage à Tokyo, ont eu la délicate attention d’y acquérir pour moi l’édition japonaise des Exercices de style. Exemplaire relié sous jaquette, impression en deux couleurs d’une extraordinaire finesse sur papier ivoire couché, avec deux planches hors-texte et quelques fantaisies typographiques, si discrètes qu’on ne les remarque qu’au second coup d’œil : une superbe réalisation éditoriale, d’une élégance parfaite. Et cet exemplaire, l’employé de la librairie Kinokuniya n’a pas manqué de l’envelopper avec soin sous une liseuse — suivant une habitude disparue ici mais qui a toujours cours là-bas. Mon fétichisme est comblé. Encore merci aux deux oiseaux voyageurs pour ce magnifique cadeau.


Vendredi 15 mai 2009 | Monomanies |

5 commentaires
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Tout le plaisir était pour G. & moi, th-san !

En furetant sur le net, je découvre que le traducteur est un professeur chercheur émérite de l’une des deux plus grandes universités japonaises. Il est spécialiste de la littérature française, et semble apprécier tout particulièrement Flaubert, pour avoir mené plusieurs travaux sur Salammbô et L’Education sentimentale.

Commentaire par Sylvain J. 05.17.09 @ 1:43

Les grands esprits se rencontrent. Queneau était lui-même grand amateur de Flaubert, avec une préférence pour l’Éducation sentimentale et Bouvard et Pécuchet.

Commentaire par th 05.17.09 @ 11:53

Je devine à peu près, quoique encore très confusément, à quoi peut ressembler une liseuse, mais pourriez-vous, à votre façon, m’en expliquer l’usage?

Commentaire par Fantômas 06.09.09 @ 11:46

Une liseuse est – comme la jaquette d’un ouvrage relié – un couvre-livre destiné à protéger un volume en cours de lecture (afin d’éviter par exemple les cornes et les taches de confiture sur la couverture). Il était d’usage autrefois dans les librairies de recouvrir les livres d’une liseuse en papier avant de les remettre au client (cf. ci-dessus photo en haut à gauche). Il en existe aussi de plus chics, en tissu ou en cuir.
Pour ne rien simplifier, une liseuse désigne aussi un petit coupe-papier servant de marque-page, une petite lampe de lecture, et parfois une petite table où poser des livres et des revues.
Plus récemment, j’ai vu le mot employé pour désigner les appareils conçus pour la lecture des livres numériques, genre Kindle.

Commentaire par th 06.10.09 @ 12:21

Une liseuse, c’est aussi une petite veste en laine qu’on portait (qu’on porte ?) par-dessus sa chemise de nuit, pour lire au lit. La mienne, je l’ai héritée de ma grand’tante.

Commentaire par hermine 07.20.09 @ 9:58



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