La poésie ce matin (4)

LEÇONS DE NOYADE

Tout est rendu facile
tout est futile
tout est exil
tout est sans fil.

Tout m’habite et
des termites mangent
ma gueule de bois.

Je suis lent et
l’eau monte
l’eau descend
les escaliers
d’une maison
où l’on donne des
leçons de noyade.

Pour moi
tout est surréel
depuis que
Gala a floshé
Paul Éluard
pour Salvador Dali.

Patrice Desbiens, En temps et lieux. L’Oie de Cravan, 2007.

*

Il serait si facile, avec un tel matériau, de faire des mauvais vers (d’ailleurs, les exemples abondent) qu’on est épaté par le naturel désarmant avec lequel Patrice Desbiens, poète franco-ontarien vivant à Montréal, fait surgir la merveille ou l’étrangeté au sein de la plate réalité urbaine ou du quotidien navrant, envisagés tour à tour avec mélancolie et dérision. La petite musique de l’auteur se fait aussi agréablement entendre dans Désâmé (Sudbury, Prise de parole, 2005).


Mercredi 24 juin 2009 | La poésie ce matin |

Pas de commentaire
Laisser un commentaire



(requis)

(requis, ne sera pas affiché et restera top secret)