Faulkner au travail

En rentrant à l’hôtel, je rencontrai Faulkner, qui, momentanément séparé de sa jeune compagne, semblait tout esseulé. Il me prit gentiment par le bras pour me diriger vers le bar :
« Jeune homme, je vais vous montrer un exemple de force de caractère… Hier soir, j’ai bu un peu plus que je n’aurais dû ; j’ai juré de m’abstenir aujourd’hui. Eh bien… malgré tout, je trouve en moi la volonté nécessaire pour surmonter cet obstacle et aller boire un coup… Garçon, un double dry Martini, s’il vous plaît ! Qu’est-ce que vous prenez ? »

Noël Howard, Hollywood-sur-Nil

… où l’on verra aussi Faulkner s’enfiler imperturbablement quatorze cocktails pour se remettre des émotions d’une arrivée à Paris quelque peu mouvementée, et convaincre le sommelier d’un hôtel de Saint-Moritz de mettre de côté pour sa consommation personnelle la réserve de chassagne-montrachet 1949. Mis au courant, l’impassible Howard Hawks laisse écouler un de ces silences interminables dont il a le secret, avant de commenter simplement : « Je crois que notre ami Bill aime assez boire un petit coup de temps en temps. »


Mardi 28 septembre 2010 | Le coin du Captain Cap |

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D’un (futur) dictionnaire Allaisien, cette définition : “Modération : camarade de beuverie; ex. : boire avec modération”.

Commentaire par Raminagrobis 09.30.10 @ 5:02



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