Figures de l’oubli

Nous vouons un culte à l’artiste maudit, que consume l’attente d’une élusive reconnaissance, mais il existe des œuvres, pas toujours mineures, qu’occultent au contraire leur élaboration lente et leur succès immédiat : achetées, à peine produites ou commandées, par des cercles d’amateurs fortunés, elles disparaissent pour ainsi dire de la circulation sans laisser de traces, jalousement gardées à l’intérieur des collections qui en réservent la valeur : tel fut le cas, à des degrés divers, des vues d’intérieur des Serebriakoff, de l’œuvre architecturale d’un Tomaso Buzzi, de la joaillerie d’un Jean Schlumberger ou d’un Joel Arthur Rosenthal — et de l’« art pauvre » de Lina Baretti que menaçait, en outre, sa fragilité.

Patrick Mauriès, Lina Baretti, parures, Le Promeneur, 2010.


Lina Baretti en 1936


Samedi 9 avril 2011 | Grappilles |

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