Les gaffeurs magnifiques

Plus fort que Jacques Clouseau.

Plus tard, des liens très particuliers vont lier Paul Nougé avec un autre médecin dont on prétendait qu’il avait inspiré à Hergé le personnage du professeur Tournesol : le docteur Breuer. Il semble même que cette filiation célèbre ait quelque peu déteint sur les souvenirs qu’on rapporte à son sujet puisqu’on le présente souvent comme un homme attachant, arrivant au laboratoire avec des souliers de couleurs différentes et commettant de mémorables impairs. [Témoignage de Charles Sluys :] « Nougé m’a raconté que Breuer avait assisté jusqu’à la mort un de ses amis, se chargeant ensuite de toutes les démarches administratives, soutenant la jeune veuve dans le malheur. Puis, peu de temps après l’enterrement, il rencontre la jeune femme et, oubliant tout, lui demande des nouvelles de son mari. Elle le regarde d’un air tellement effaré que, pris d’un certain vertige, il ajoute : alors, toujours mort ? »

Olivier Smolders, Paul Nougé. Écriture et caractère.
À l’école de la ruse.

Labor, « Archives du futur », 1995.


Samedi 4 juin 2011 | Grappilles |

2 commentaires
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Ça a l’air “trop” pour être vrai, mais on veut y croire.

Commentaire par antoine p. 06.14.11 @ 6:22

Mais c’est certainement vrai. Seuls ceux et celles qui se consacrent sans réserve à une tâche ou à un devoir - ici d’amitié - sont capables de l’oublier ensuite, de passer à “une autre vie”. L’énergie qu’ils déploient en un point se déplace ensuite vers un autre, et il FAUT alors oublier tout ce qui a précédé pour continuer à agir aussi intensément. Une forme de réincarnation, sans souvenir des vies antérieures.

Commentaire par haïdouk 10.02.11 @ 4:46



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