La poésie ce matin (5)

un matin dans cette immobilité
qui regarde venir
la lumière,
qui regarde cela de la lumière qui est venant
et qui vient, sans cesse, qui jamais ne se retire
qui continue à venir bien au-delà de nous,
bien au-delà de nos corps
qui n’existent qu’à être traversés,
on pense à ce lieu de nous qu’on ne sait pas rejoindre,
on pense à ce lieu
de nous où habiter a lieu, où habiter a lieu comme
hors de nous
et jours hors de nous,
commencement de jour hors de nous avec moutons
posés sur l’herbe
et éclairage public
la nuit n’existe pas, c’est la peur qui existe
la peur la perforation, et la lumière
qui ne cesse de vieillir

Véronique Daine, R. B.
L’Herbe qui tremble, 2010.


Mardi 30 mars 2010 | La poésie ce matin |

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