La poésie ce matin (17)

ma voix

je me l’enlève
le matin
et je la regarde
s’étrangler

comme ça
devant moi

*

Tu viens me manger des clous dans la main. À la nuit tombée, je te ronge le dos. Je n’ai rien contre tes vertèbres, j’écoute et ta chair palpite. Les trous de la pluie sont là, je ne peux pas les colmater. Petits nous glissions sur des ardoises vers le fleuve. Depuis, notre bouche s’est brisée, on a des dents dans la langue. Quand débarquerons-nous ? Les berges sont froides, les galets dans l’eau.

Alexis Alvarez Barbosa, Exercices de chute.
L’Arbre à paroles, 2014.


Mardi 14 octobre 2014 | La poésie ce matin |

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