Skoob

Elle ne paie pas de mine, la devanture de Skoob, située en retrait de la rue. Il faut descendre l’escalier jusqu’au sous-sol pour découvrir une caverne d’Ali-Baba du livre d’occasion, au fonds bien plus riche que celui de Judd Books, l’autre grand bouquiniste du quartier, établi un peu plus haut dans Marchmont Street. Il y a de tout. De la littérature. Un important rayon de sciences et de sciences humaines, qu’explique sans doute la proximité de l’université. Des livres d’art et de photographie. Des armoires gorgées de Penguin orange. Un vieux piano veillant sur les livres de musique et sur quelques rayonnages de disques de musique classique. Le personnel est d’une souriante prévenance.

On est toujours agréablement surpris, dans les grandes librairies londoniennes (Foyles ou encore la succursale de Picadilly de Waterstone’s), par l’abondance et la qualité du rayon de poésie (aussi vaste que le rayon polars d’une librairie de France ou de Belgique). Cela donne à penser que celle-ci n’a pas tout à fait perdu, dans le monde anglo-saxon, le contact avec le public et a su conserver un lectorat plus important que dans la francophonie. Peut-être que j’idéalise. Toujours est-il que chez Skoob, tandis que je farfouillais dans le rayon des biographies, deux jeunes femmes épluchaient le rayon de poésie voisin en discutant de leurs goûts respectifs en la matière. « Est-ce qu’ils ont du Wallace Stevens ? — Non, rien. — Oh, craps ! ».

Pioche du jour : Film as Film de V. F. Perkins, un classique de l’analyse cinématographique qu’estimait Gérard Legrand.



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