La poésie ce matin (21)

 

VOLEURS

Toujours la mer rouvre ses volets, après une pause de sable. La prosodie tordue des vagues, dans la nuit sourde, cogne. Puis, vers l’aube, la courbe s’inverse, on capte le tempo caché. Tout se met en place pour la peur.

Le ciel est un grand zèbre d’orage, décharné, hors d’atteinte. Les vitres plient sous le poids du sommeil. Dans les couloirs, sur les branches, les singes luttent en grimaçant. Partout, la poudre, la fumée, le plaisir montant en colimaçon jusqu’à la chambre dernière où tu attends.

J’ai mis mon scaphandre de cuir, mon casque de verre, ma ceinture écorchée. Je tremble. Tu souris. Le lit est roulé en boule. Le silence est enfin nettoyé par le large.

Luc Dellisse, Sorties du temps.
Le Cormier, 2015.


Samedi 7 février 2015 | La poésie ce matin |

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