Poésie involontaire

En latin, le terme translatio apparaît initialement dans le sens de « changement », mais aussi de « transport », de passage d’argent d’une banque à une autre, de greffe botanique, de métaphore [1].

1. C’est toujours impressionnant de voir circuler en Grèce aujourd’hui d’énormes camions avec écrit metaphorà sur les côtés : il s’agit de camions de déménagement, comme chez nous les camions des déménageurs Gondrand.

Umberto Eco, Dire presque la même chose,
expériences de traduction
. Grasset, 2006.

Sans éprouver d’affection particulière pour les camions, combien font rêver ces poids lourds métaphoriques, objets dépaysants réalisant l’alliance inattendue du pachyderme et de la rhétorique ailée - et qui, du coup, deviennent eux-mêmes, comme par un effet de collage involontaire, une métaphore concrétisée. Il est sans doute excessif de convoquer Reverdy à ce propos, mais enfin on y a songé : «L’image… ne peut naître d’une comparaison, mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports entre ces deux réalités seront lointains et justes, plus l’image sera forte. »

Sujet de rédaction : imaginez, un 1er juillet à Montréal, les convois de métaphores sillonnant la ville en tous sens.


Mardi 15 janvier 2008 | Grappilles |

Un commentaire
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Plus les rapports entre deux êtres seront lointains et justes, plus le sentiment sera fort.

Vivons métaphoriquement. Nous en aimerons davantage.

(extrait de : petit précis d’érémitisme affirmé)

Commentaire par Caroline Lamarche 03.26.08 @ 10:27



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