28 mai
Dans le train Bruxelles-Zaventem
- Un sosie de William Hurt lit ce qui semble, au vu de la couverture, un thriller d’épouvante, Curses!
Dans l’avion Bruxelles-Montréal
- Ma voisine fait ses délices d’un rompol d’Anne Perry, Dark Assassin.
- Un autre passager lit Je suis une légende de Richard Matheson.
Montréal
29 mai
- Dans le métro, direction Côte Vertu, une dame est plongée dans À tombeau ouvert de Kathy Reichs. Entre un geek à casquette porteur du Tao-Tö King de Lao-tseu.
- Place Gérald Godin, un élégant quinquagénaire tient en main la Littérature et les Dieux de Roberto Calasso.
- Une dame arborant Vie et mort en quatre rimes d’Amos Oz traverse le chapiteau du Marché de la poésie.
31 mai
- Dans le métro, direction Côte Vertu, une jeune femme lit The Bitch de Jackie Collins.
- Le soir, sur la même ligne mais en direction opposée, un monsieur au fin sourire déguste une anthologie de Nouvelles du Canada anglais.
1er juin
- À la sortie du métro Laurier, un homme au look beatnik attend l’autobus 51 en lisant The Memory Man de Lisa Appignanesi.
3 juin
- Métro Joliette, une jeune blonde est si absorbée par The Pillars of the Earth de Ken Follet qu’elle n’en lâche pas la lecture jusqu’à la sortie de la station.
4 juin
- Au restaurant Byblos, une dame à chignon a posé un exemplaire de Trees of Delhi de Pradip Krishen pour manger son dessert du bout des lèvres tout en pianotant sur son ordinateur portable.
- On lit beaucoup au Café Expressions : Italianische Reise de Goethe, Reed’s General Ingeneering Knowledge de Leslie Jackson, Meurtres sur papier d’Alicia Gimenez Bartlett.
- Sur le quai du métro Mont-Royal, une dame à moustache accoutrée d’un genre de pyjama en tissu éponge et de sandales de plage referme un épais volume d’André Moreau, le philosophe jovialiste.
- La rame qui descend vers Berri-UQAM emporte une lectrice d’Agatha Christie et une élégante jeune femme plongée dans un roman sentimental, Ce que veut Béatrice de Patricia Rice.
5 juin
- Dans l’autobus 80 qui descend au centre-ville, une quadragénaire en tenue estivale semble enchantée par le Maître et Marguerite de Boulgakov.
À l’aéroport de Dorval
- Un exemplaire de Sex and the City de Candace Bushnell gît oublié sur la banquette d’une salle d’attente. Une dame lit un rompol de Patricia Cornwell ; un vieux monsieur, les mémoires de Nana Mouskouri, la Fille de la chauve-souris. Un jeune homme s’absorbe dans les planches d’idéogrammes d’A Guide to Remembering Japanese Characters de Kenneth G. Henshall.
Dans l’avion Montréal-Bruxelles
- Dans les moments de pause où ils ne se bécotent pas d’abondance, un couple d’amoureux lit elle le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, lui L’amour dure trois ans de Frédéric Beigbeder. Est-ce un pronostic ?
- Un jeune homme barbu a posé la Puce à l’oreille de Claude Duneton sur sa tablette pour somnoler.
- Une dame cherche le sens de la vie dans le Meilleur de soi de Guy Corneau.
- Un jeune homme prévoyant parcourt le guide de Bruxelles de la collection Eyewitness Travel.
6 juin
Gare de Louvain
- Sur le quai n° 3, un jeune homme très poli m’emprunte un stylo pour remplir sa rail-pass, avant de reprendre la lecture de la Foire des ténèbres de Ray Bradbury.
Comme à l’accoutumée, beaucoup d’autres lecteurs ont dérobé le titre de l’ouvrage en cours à nos coups d’œil discrets. Certaines lectrices nous ont lancé un regard soupçonneux, croyant sans doute que nous lorgnions leur poitrine plutôt que le livre qu’elles tenaient en main. Il n’a pas toujours été possible de faire semblant de renouer nos lacets devant quelqu’un pour jeter un œil par en-dessous au titre de la couverture.
Constat empirique : on lit bien davantage dans les transports en commun montréalais que dans ceux de Liège et de Bruxelles. Il est vrai qu’on y est beaucoup moins occupé à tripoter des téléphones portables.
4 commentaires
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Ah, mais la presse gratuite est partout, aussi bien en Belgique qu’à Montréal. Savoir si elle fait concurrence à la lecture livresque ou à la presse désormais dite traditionnelle nécessiterait une enquête sérieuse, avec questionnaire et tout. (Pour cette rubrique, je ne tiens pas compte des nombreux lecteurs de journaux et de magazines.) À cet égard, ma pointe contre les téléphones portables est probablement arbitraire - à chacun ses bêtes noires.
Merci pour le lien vers le site typographique. M’en vais explorer ça à tête reposée.
À part quoi, mon coffret d’A Bit of Fry and Laurie se taille un beau succès parmi mes proches, et vous en êtes remercié ici (le certain visiteur, c’est vous). Vous aurez fait beaucoup d’heureux en nous mettant sur la piste de cette perle.
Commentaire par th 06.10.08 @ 12:03Me voilà bien flatté ! Je cache cette rougeur subite derrière Aventures d’un espion japonais au Tibet, et vous me reconnaîtrez donc si vous prenez le bus 699. J’espère que vos amis présenteront Fry et Laurie à leurs amis, qui eux-mêmes, etc.
Commentaire par Owen Cox 06.11.08 @ 7:53L’espoir n’est pas tout à fait mort : Je suis une légende, Le maître et Marguerite, Le meilleur des mondes, La puce à l’oreille, La foire aux ténèbres, c’est tout de même pas mal !
Commentaire par George Weaver 08.31.12 @ 8:56
Il y a à Paris une autre cause de désertion du livre, qui se nomme presse gratuite du matin… Ce commentaire venimeux déposé, changeons de sujet. Vous qui vous intéressez à la typographie, estimé TH, allez jeter un coup d’œil au curieux http://fontstruct.fontshop.com
Commentaire par Owen Cox 06.09.08 @ 10:15où chacun peut dessiner sa (ou ses) police(s) de caractère.