Montréal honore nos grands hommes


La boîte aux lettres du professeur Aronnax.


Lundi 8 juin 2009 | Pérégrinations |

3 commentaires
Laisser un commentaire

Ah et puis, justement, j’ai lu hier dans les Mémoires de Francis Jammes ce bel hommage à Verne, si jamais vous ne le connaissiez pas :

“Trop de pions n’ont pas compris la grandeur homérique de ce constructeur qui, ayant posé ses fondations au centre de la terre, élève à travers l’océan sa cathédrale jusqu’au ciel. Que n’a-t-il pas vu ? Que n’a-t-il pas ressenti ? Non pas à la manière d’un voyageur qui parcourt effectivement le monde, et n’en rapporte rien, mais comme saint Jean de la Croix qui, muré dans sa cellule, y trouve :

… les montagnes,
Les vallées solitaires et boisées,
Les îles étrangères,
Les fleuves retentissants,
Le murmure des zéphyrs amoureux.

Que n’a pas embrassé son génie dans les trois règnes, sous toutes les latitudes et longitudes ? Quelles vocations n’a-t-il pas suscitées, et, à l’heure où j’écris, combien de marins écoutant la mer leur parler, combien de missionnaires ouvrant les sentiers d’une chapelle au Brésil ou dans
l’Inde, pourraient témoigner que la flamme qui les a poussés en avant, ils la tiennent de Jules Verne. Cet homme ne sut point assez poser pour arriver, et, d’ailleurs, dans chaque siècle, il n’est pas beaucoup de personnes qui soient aptes à goûter l’Odyssée, à moins que ce ne soient des enfants. Lui-même semble avoir ignoré sa grandeur : il allait au théâtre d’Amiens chaque soir, et il trouvait très drôle, dans un bal travesti, de coiffer un calot blanc, de ceindre un torchon et de brandir une poêle.”

Commentaire par Didier da 09.07.09 @ 11:54

Grand merci. Non seulement je ne connaissais pas ce beau texte, mais j’ignorais même que Jammes avait laissé des mémoires. Je m’en vais chercher cela à la bibliothèque. Par curiosité, dit-il un mot de Larbaud, qui l’admirait beaucoup et le fréquenta un peu ?

Commentaire par th 09.07.09 @ 12:40

Je ne peux pas vous dire s’il parle de Larbaud, je viens tout juste de finir la première partie, consacrée à son enfance. Mais je ne peux que vous encourager à lire ces mémoires, c’est un bonheur de lecture de tous les instants, à savourer à petites gorgées.

Commentaire par Didier da 09.07.09 @ 1:37



(requis)

(requis, ne sera pas affiché et restera top secret)