17 juin
Dans le Thalys Liège-Paris
- Lèvres ourlées, lunettes design, une jeune femme lit les Mémoires de Fanny Hill de John Cleland dans une vieille édition J’ai lu.
- Une dame est plongée dans un Bernard Werber, l’Empire des anges.
- Une trentenaire ouvre Kalte Asche de Simon Beckett.
– À ma gauche, un couple d’Allemands approchant la trentaine. Elle lit un thriller de John Katzenbach, Das Opfer ; lui, un recueil d’essais de Stephen Jay Gould, Wie das Zebra zu seinen Streifen kommt, qu’il délaisse ensuite pour un guide de Paris.
- Un étudiant potasse la Préface à la phénoménologie de l’esprit de Hegel.
Paris
18 juin
- Dans le métro, direction Porte de Clignancourt, une dame portant un pull marin breton saura, grâce à Gérard De Vecchi, Enseigner par situations-problèmes. Deux autres lectrices sont assises sur des strapontins. La première s’absorbe dans un thriller, la deuxième dans un 10/18 au titre bleu sur fond violet, indéchiffrable même à deux mètres.
- Place Saint-Sulpice, au Café de la Mairie. Vers 15 heures, deux femmes papotent à la terrasse. Sur leur table, le Temps des assassins d’Alexandre Litvinenko et Iouri Felchtinski. Un peu après minuit, un sexagénaire à barbe et chevelure blanche, vêtu d’un complet de lin de même couleur, quitte le café en tenant sous le bras une anthologie publiée chez Seghers, l’Année poétique 2009.
20 juin
- Ligne 9, direction Mairie de Montreuil. À Strasbourg Saint-Denis, une dame s’assoit à côté de moi et ouvre un roman de Tanya Huff, Long Hot Summoning. Elle porte une veste et un pantalon jeans, mâche un chewing-gum et aurait besoin d’un shampoing.
- Derrière nous, un homme tout en noir lit un thriller publié chez Presses Pocket, dont le titre contient le mot vendredi.
- Rue de Bretagne, à la terrasse du café Le Progrès, une blonde BCBG à lunettes chic et chemisier rouge fume avec quelque affectation en lisant Tentative d’épuisement d’un lieu parisien de Perec. Elle quitte la terrasse à midi trente.
- Sur l’esplanade Beaubourg, une jeune femme brune portant un paletot moutarde s’est assise, jambes croisées, pour lire Floraison sauvage d’Aharon Appelfeld. On aperçoit un autre livre à la tranche jaunie dans son sac ouvert.
- Un couple chic est assis contre la fenêtre du Vieux Colombier. Elle sirote un vin blanc, il a opté pour une bière. Sur leur table, les Poésies de Michel Houellebecq.
- Beaucoup d’animation au métro Odéon, à 1 h 20 du matin. Indifférente au bruit ambiant, une petite jeune femme lit la Chute de Camus. Elle monte dans une rame où se trouve un lecteur de la Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette de Stig Larsson.
21 juin
- Rue Cadet, à la terrasse du Julian, une jeune femme au foulard bariolé savoure son café avec Sacrés Américains de Ted Stanger.
- Dans le métro, direction Mairie de Montreuil, une lectrice de la Jeune Fille et la Perle de Tracy Chevalier et une autre des Falsificateurs d’Antoine Bello.
– Direction porte d’Orléans, un lecteur de l’Iliade monte dans un wagon où une dame lit la Raison du plus faible de Jean-Marie Pelt.
– Toujours dans le métro, direction Créteil, une jeune femme brune portant un chemisier gris tourne la page 214 de Captive de Clara Rojas.
Dans le Thalys Paris-Liège
– Glissé dans un filet, Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites de Marc Levie.
- Une dame est plongée dans un roman de Vincent Engel dont je ne peux, malgré diverses contorsions, déchiffrer le titre.
- Deux Allemandes feuillettent ensemble le Grand Livre de la maison miniature en commentant les illustrations.
- Devant moi, une femme aux ongles vernis lit les Petits Secrets d’Emma de Sophie Kinsella.
17 juin : deux lecteurs et une lectrice dans le Thalys.
5 commentaires
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Dans le bus 12, Ans-Liège, dans le train Ans-Liège Guillemins, à la terrasse d’un café ou l’autre, un sexagénaire dévore en rigolant les bouquins de Donald Westlake. Et cela grâce au super type qui fait blog sur Locus Solus. Et on est bien heureux de le lire, lui, à nouveau !
Fortes amitiés et tendresse !
Commentaire par Jean-Pierre L. Collignon 09.16.09 @ 12:40Salutations, monsieur Jean-Pierre ! Doublement heureux de te lire - ça fait un bail qu’on ne s’est plus croisés - et d’apprendre que Westlake fait ton bonheur ferroviaire.
Commentaire par th 09.18.09 @ 2:47Promis, juré: je me remets à la lecture ferroviaire!
Commentaire par Mademoiselle Catherine 11.02.09 @ 4:47Dans le Thalys Cologne-Paris, autour du livre Endymion, 4 inconnu(e)s d’âge et d’origine divers ont joué un jeu de mots vu à la télé. A Paris, tout le monde est descendu, emportant rires et sourires (et regrets) dans son coin, … mais aucun numéro de téléphone. Ainsi s’acheva l’année 2009.
Commentaire par Xique 12.31.09 @ 11:28
Oh! Un “Ce qu’ils lisent” multimédia!
Commentaire par fausto 09.11.09 @ 12:25