Nous l’aimions tant, Mimi


Les Double Six autour de Quincy Jones.
Deuxième en partant de la droite, Mimi Perrin.

Comme si le temps plombé ne suffisait pas à nous foutre un cafard d’encre, on apprend avec tristesse la mort de Mimi Perrin. Fondé à l’orée des années 1960, Les Double Six reste le groupe vocal le plus enchanteur de l’histoire du jazz. Dans le sillage du trio américain Lambert, Hendricks et Ross, Mimi Perrin et sa bande y relevaient le défi de transposer vocalement des versions instrumentales de grands thèmes de jazz, solos compris, en restituant non seulement, à la triple croche près, le phrasé des versions d’origine, mais aussi le timbre et l’articulation des instrumentistes (comparer par exemple le Westwood Walk original de Gerry Mulligan et Chet Baker avec celui des Double Six, une de leurs plus belles réussites). La perfection renversante de ce travail vocal acrobatique n’avait d’égale que l’humour et l’invention verbale des textes français, écrits par Mimi Perrin. Et puis, reprendre Naima de Coltrane, il fallait oser, et sa voix nous y colle le grand frisson à chaque écoute.
Mimi Perrin avait entrepris par la suite une carrière de traductrice. On avait plaisir à retrouver son nom sur la page de titre des romans de John Le Carré, qu’elle traduisait avec sa fille Isabelle depuis 1989.

Doodlin’ / Tout en dodelinant (Horace Silver)
Jean-Claude Briodin, Jacques Denjean, Claude Germain, Christiane Legrand, Mimi Perrin, Ward Swingle (voix)
Art Simons (p), Michel Gaudry (cb), Christian Garros (bt).
Paris, 1960.

Naima (John Coltrane)
Mimi Perrin (voix)
Georges Arvanitas (p), Michel Gaudry (cb), Daniel Humair (bt).
Paris, 1961.

À écouter aussi, l’épatant Tickle Toe chez Tatum, qui exhume en outre une friandise : Mimi Perrin faisant la choriste sur Itsy bitsy petit bikini de Richard Anthony (on ignorait ça !).

 


Mercredi 17 novembre 2010 | Dans les oneilles |

3 commentaires
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Je garde précieusement mon disque de Mimi Perrin il y a quelques astéroïdes musicaux dessus et une histoire avec Lovecraft.
Et un humour salvateur. Un genre d’approche des standards du jazz que l’on croise nulle part ailleurs ; la grande classe.
Merci pour la musique.

Commentaire par Dj duclock 11.17.10 @ 11:50

petite ERREUR DANS LA CHRONO DE JANOU QUINTARD (avant Jacques Perrin). SA CARRIErE DE TRADUCTRICE (polars série noire) a commencé avant sa carrière de Jazz woman. Elle était prof d’Anglais et aimait danser au Kangou, Steffi (Lorientais)et à l’AMERICAN LEGION. J’étais son cavalier et son meilleur copain. Elle avait essayé de me mettre à la trompette.

Commentaire par J L MEILLAUD 11.18.10 @ 11:30

question jazz, puisque je m’aventure un plus avant dans votre blog, on pourra visiter les liens que je mets dans rechab.blogspot … et agrandir - comme je le fais moi-même son horizon musical…
bien à vous(tous)

Commentaire par rene chabriere 03.12.11 @ 2:20



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