Les incertitudes du langage

Tel fut pour moi le premier maléfice du langage : en lui je ne pouvais être effectivement qu’immigré, déplacé, sans que cet exil forcé me donnât pour autant la nostalgie d’une terre perdue. Le maniement du langage me ferait perdre jusqu’au pouvoir de me représenter ce que j’avais perdu !
[…]

La puissance d’un art tient à ce qu’il s’affronte à ce qui le nie : la musique au visible, la littérature au silence. Pourquoi suis-je devenu psychanalyse, sinon pour mesurer sans cesse le langage à ce qui n’est pas lui ?

J.-B. Pontalis, l’Amour des commencements. Gallimard, 1986.

 

Nécrologie du Monde.


Mercredi 16 janvier 2013 | Grappilles |

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