Solosolal

Qui c’est qui, d’un magma d’accords, fait émerger un french cancan d’Offenbach avant d’en tirer, comme un lapin hors d’un chapeau, On Green Dolphin Street ?

Qui c’est dont les doigts courent sur les touches comme l’écureuil fou de Tex Avery ?

Les medleys, c’est souvent assommant. Mais qui c’est qui peut se lancer dans un pot-pourri de Gershwin en donnant l’impression qu’il rencontre les thèmes le plus naturellement du monde au hasard d’une libre promenade sur le clavier, le temps de les triturer, les déconstruire, les reconstruire à l’envers, les envoyer en l’air, les rattraper au vol et leur dire au revoir parce qu’un autre vient d’entrer en scène ?

Qui c’est qui peut transformer des thèmes aussi usés que Tea for Two ou Have You Met Miss Jones en un feu d’artifice permanent d’invention, de dérapages contrôlés et d’humour ?

Et improviser sur Corcovado en changeant de mode ou de ton toutes les trois mesures ?

C’est Martial Solal en concert solo, vendredi dernier à Bruxelles, et j’en suis encore baba.


Lundi 19 septembre 2005 | Dans les oneilles |

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