Extrait d’une lettre de Paul Valéry adressée à Rome, en 1924, à Valery Larbaud, au sujet de la revue Commerce, fondée la même année par le trio Larbaud-Valéry-Fargue. Quiconque a trempé dans la confection de revues s’y reconnaîtra, surtout dans la première phrase.
J’aurais bien voulu que nous fondassions une revue où il n’y aurait pas eu à écrire. Vous sentez quel avantage ! Lecteur, auteur, tout le monde content. Sans aller si avant dans la perfection du genre, on aurait pu réaliser ce que j’avais ideato quand j’avais vingt-trois ans et la phobie du porte-plume. Je voulais faire une revue de deux à quatre pages. Titre : l’Essentiel. Et rien que des idées, en deux ou trois lignes. Rien que du maigre. On aurait signé en initiales, par économie.
Cité par André Beucler dans ses souvenirs, De Saint-Pétersbourg à Saint-Germain-des-Prés (Gallimard, 1980).
2 commentaires
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Co-Capitaine Horguelin,
Ce qu’évoque cette missive ne résonne que trop justement à mes oreilles. C’est là tout le problème, et toute la joie. Et que coule le Bathyscaphe!
bc
Commentaire par bernard camus 02.25.14 @ 1:27
Quel beau projet! Le seul qui mérite qu’on s’y arrête une seconde - ou un siècle : l’Essentiel, encore et toujours. Et clore le bec aux bavards.
Commentaire par Joël Gayraud 02.24.14 @ 9:59