Kubrick et Queneau

Dans la Petite Cosmogonie portative de Queneau, un raccourci aussi fulgurant que la célèbre ellipse de 2001, l’Odyssée de l’espace faisant raccorder un os préhistorique et un engin spatial :

Le singe (ou son cousin) le singe devint homme
lequel un peu plus tard désintégra l’atome

Premier outil (et première arme) de l’Histoire, l’os que lance en l’air le singe de 2001 contient en puissance tout le devenir technologique de l’humanité. La même idée se retrouve dans les deux vers suivants de la Petite Cosmogonie :

Une branche élaguée amibe de machine
un silex éclaté infusoire d’outil

Le poème de Queneau date de 1950. Kubrick et Arthur C. Clarke en ignoraient certainement l’existence. C’est ce qu’on appelle une belle rencontre.


Dimanche 1 juin 2014 | Grappilles |

Un commentaire
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Une magnifique rencontre, en effet : merci !

Je préfère nettement le premier distique, où tout tient dans le “un peu plus tard”, ce me semble.

Commentaire par George Weaver 06.02.14 @ 5:53



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