De certains événements, de certaines figures, on dit parfois, métaphoriquement, qu’ils furent des notes de bas de page de l’Histoire. Il arrive que la chose soit vraie littéralement. Ainsi de ces personnages que l’on croise dans les notes de mémoires ou de biographies. Ce ne sont même pas des seconds rôles ; des figurants tout au plus, faisant une apparition furtive au fond du tableau. L’instant d’après, ils auront disparu, réengloutis dans le fleuve de l’oubli. Ils n’auront jamais droit à leur propre livre. Ils n’auront mérité au mieux que quelques lignes en petits caractères, par la grâce d’une anecdote ou d’un trait d’excentricité. Leur destin fait écho à ce mot de Marcel Schwob qui résonne comme une épitaphe : « Chacun d’eux ne posséda réellement que ses bizarreries. » (Vies imaginaires.)
Harold Acton, Mémoires d’un esthète. Traduit de l’anglais par Jacques Georgel.
Julliard, 1991. La note est du traducteur.
Jeremy Lewis, Cyril Connolly. A Life. Jonathan Cape, 1997.
2 commentaires
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Au temps pour moi. Ça m’apprendra à publier trop vite sans faire de recherche. Merci pour le complément d’info. Cet excentrique vaut manifestement le détour.
Commentaire par th 07.20.16 @ 10:08
Visiblement, lord Berners a eu droit à son livre - et même plusieurs. Il en a écrit, aussi, plus ou moins sérieux. Et sa musique n’est pas inintéressante, un rien satiesque. Merci d’avoir projeté un peu de lumière sur cet Anglais comme on les aime…
Commentaire par hrundi v. bakshi 07.20.16 @ 9:01