[Le Bernin et Borromini], ces deux personnalités inconciliables sont pour nous les deux faces d’un nouveau Janus, ou d’un introuvable dieu baroque : ils sont les deux masques de chair entre lesquels nous ne savons pas choisir, incarnant d’un côté un personnage brillant, mondain, séducteur et prodigue de ses dons, et de l’autre un génie sombre et solitaire, avare et tourmenté. Il semble que l’âme baroque ait eu besoin de ces deux individus hors du commun pour exprimer toutes ses violences et ses contradictions : extravertie ou introvertie jusqu’à l’excès, comme dans cette architecture qu’elle leur a inspirée, où le concave et le convexe sont le plein et le délié d’une même écriture.
Gérard Macé, Rome éphémère. Arléa, 2018.
Mercredi 20 mars 2019 | Grappilles |
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