La mauvaise heure

Ce fut un soir. À la fin octobre.
Je revenais des tourbières d’en haut. Ni content ni triste, comme ça. Sans même une pensée en tête. Il était tard, il faisait froid, j’étais encore sur la route : je devais redescendre chez moi, voilà tout.
La nuit n’était pas encore tout à fait tombée : on entendait par instants les clarines des moutons et des chèvres çà et là un peu avant les pâturages. Juste l’heure, vous comprenez, où la tristesse de vivre semble grandir en même temps que le soir et vous ne savez à qui en attribuer la faute : mauvaise heure. Un écureuil traversa la route en courant, glissant presque entre mes pieds.

Silvio D’Arzo, Maison des autres.
Traduction de Bernard Simeone. Verdier, 1988.


Mercredi 20 mars 2019 | Grappilles |

2 commentaires
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Lire ceci sur une plage du Mexique est absurde — et ô combien réconfortant.

Commentaire par Bernard Camus 03.27.19 @ 4:18

Cependant, la mauvaise heure existe sous tous les cieux.

Commentaire par th 03.27.19 @ 9:54



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