Comme une orange



Une orange géante de 4,25 mètres de diamètre qui semble s’être posée comme un aéronef au milieu d’un parking. Un repère dans le paysage urbain de mon enfance — on aperçoit de loin son dôme sur le boulevard Décarie, et son apparition à l’horizon signalait l’arrivée prochaine, la délivrance au terme d’un long trajet d’autoroute —, raison pour laquelle je conserve une tendresse coupable pour cette curiosité architecturale pop. La nuit, le décor a quelque chose de fellinien, période Ginger et Fred. Une Montréalaise qui fut adolescente dans les années 1950 se souvient que c’était une halte obligée lors de ses randonnées cyclistes avec ses amies. On n’y servait alors que du jus d’orange. Par la suite, le bâtiment est tombé en décrépitude. Il a été retapé depuis et reconverti en comptoir de fast-food.


Samedi 31 juillet 2010 | Pérégrinations | Aucun commentaire


La question belge

[…] cette habile diplomatie à laquelle il n’a pas fallu moins de cent trente protocoles pour embrouiller la question belge un peu plus qu’elle ne l’était dans le principe.

Hector Bossange, libraire,
« De la librairie française et de la question des réimpressions belges »,
Opinion nouvelle sur la propriété littéraire, Paris, décembre 1836 (!).

Document visible à l’expostion sur la contrefaçon présentée ci-dessous.


Vendredi 30 juillet 2010 | Grappilles | Aucun commentaire


Contrefaçon

Jusqu’au 28 novembre à la Grande Bibliothèque de Montréal, très intéressante exposition sur la contrefaçon belge. En l’absence d’une législation internationale sur le droit d’auteur, cette coupable industrie prit son essor dans la première moitié du XIXe siècle et se développa notamment grâce à la réédition non autorisée d’œuvres françaises (dans certains cas, le texte imprimé en Belgique, en rétablissant des passages censurés en France, était plus complet que celui de l’édition originale). Tout le monde s’y est mis : on sourit en découvrant le nom de Casterman, éditeur et imprimeur à Tournai, sur certaines pages de titre. La convention franco-belge de 1852 imposant le respect de la propriété littéraire mettra fin à ce marché lucratif.

Cette pratique, évidemment motivée par l’appât du gain, n’en a pas moins contribué à la diffusion de la littérature et des idées françaises dans le monde1 — et cela jusqu’au Québec, alors Bas-Canada, ainsi que le met en lumière cette petite exposition fort bien composée et commentée. Lors de son passage à Bruxelles dans les années 1840, Louis-Joseph Papineau ne manque pas de faire provision de livres, comme en témoignent les factures qu’il avait soigneusement conservées. Au-delà de cet exemple illustre, le livre français de facture belge a inondé durant un demi-siècle le marché québécois, notamment par l’entremise de libraires tels qu’Édouard-Raymond Fabre, Jean-Baptiste Rolland et les frères Joseph et Octave Crémazie : ouvrages religieux, évidemment (un nombre considérable de missels mis en circulation au Québec sont alors imprimés en Belgique), œuvres littéraires, traités de médecine et d’hygiène domestique, manuels de droit, livres d’histoire.

 

1. De sorte que tous les auteurs, au contraire de Balzac, ne lui furent pas défavorables. De fait, ce « problème » de la contrefaçon sera énormément discuté à l’époque, en France comme en Belgique.


Vendredi 30 juillet 2010 | Le monde du livre | Aucun commentaire


Topographie montréalaise

Montréal, rue Saint-Urbain

D’une ville où le Soleil se lève au Sud et se couche au Nord, rien ne saurait nous étonner.


Dimanche 25 juillet 2010 | Pérégrinations | Aucun commentaire


Chemins qui ne mènent nulle part

À cinq cents mètres d’intervalle, deux preuves irréfutables des impasses de la religion.


Montréal, boulevard Gouin


Mercredi 21 juillet 2010 | Pérégrinations | 3 commentaires


Banana hit

Si l’on entend par tube une chanson qui vous reste obstinément vissée dans la tête après une seule écoute à la radio — vous happe au saut du lit, vous accompagne sous la douche, vous poursuit en promenade, parasite vos lectures et hante vos insomnies —, alors voici le tube de notre été. Cliquez à vos risques et périls.


Jeudi 15 juillet 2010 | Dans les oneilles | 3 commentaires


Tandis que nous nous liquéfions

C’est une abomination sans égale que d’avoir à se lever, et je suis chaque matin ébahi de me retrouver debout.

… écrivait Lytton Strachey à Virginia Woolf au plus froid de l’hiver 1922. La phrase convenant aussi bien, sinon mieux, à un temps de canicule, ce sera notre pensée des jours torrides.


Vendredi 9 juillet 2010 | Grappilles | Aucun commentaire