Interlude
Terminé à l’arraché la nuit dernière, mon article sur Claude Chabrol rédigé pour mes camarades de 24 images est en ligne sur le site de cette revue. Dans l’urgence, j’ai repompé sans vergogne un paragraphe d’un récent billet écrit à l’occasion de la rediffusion d’À double tour ; mais après tout les blogs sont aussi faits pour servir de carnet d’esquisses et de banc d’essai. Un regret parmi bien des lacunes : n’être pas parvenu à citer les Bonnes Femmes.
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Ce blog est décidément condamné à l’irrégularité. En attendant le retour de jours plus fastes, allez découvrir les beaux tableaux de livres et de bibliothèques de Stanford Kay présentés par l’Éditeur singulier, les magnifiques portraits jazzistiques d’Herman Leonard réunis par Charles Tatum, et visionner la bande-annonce du documentaire en production de Doug Wilson sur cette fascinante machine d’imprimerie qu’est la Linotype, dont on espère qu’il sera aussi intéressant que le docu de Gary Hustwit sur l’Helvetica.
Rencontre
Rencontre animée par Rony Demaeseneer.
Au Palais des Beaux-Arts, 23, rue de Ravenstein, 1000 Bruxelles.
Dimanche en jazz 4
On découvre que le saxophoniste anglais John Butcher se produira en solo le 24 avril à 20 heures à la Chapelle Saint-Roch-en-Volière (19, rue Volière, 4000 Liège). En seconde partie, récital de Tomoko Sauvage, joueuse de jalatarangam, dont on apprend du même coup qu’il s’agit d’un « instrument indien constitué de bols de porcelaine accordés suivant la quantité d’eau dont ils sont remplis ».
Concert organisé par la Médiathèque et l’asbl Épiphonie.
Portrait de John Butcher, par Philippe Delvosalle.
Addendum : John Butcher est coincé au Texas pour cause d’aéroflotte clouée au sol, nous apprend-on en commentaire. Son concert sera remplacé par un duo entre le tromboniste Paul Hubweber et le batteur Paul Lytton.
À l’abordage
Il semble que la rumeur se confirme : le vaisseau hanté des bas-fonds serait de retour ! Le Bathyscaphe, le journal culturel le plus lent et inactuel des sept mers, devrait fêter la publication de son cinquième rapport d’expédition dès la semaine prochaine.
Ce sera, si les marées sont bonnes,
jeudi 18 février en la bonne ville de Montréal,
en rade du Port de Tête,
262, avenue du Mont-Royal Est
à partir de 18 heures.
Pour l’occasion, on y croisera, outre les membres de l’équipage,
quelques-uns des plus patibulaires faciès de frères et sœurs de la côte
qu’il vous aura été donné de voir.
L’alcool sera gratuit et le journal pratiquement donné
pour la modique somme de 5 piastres !
Au sommaire, les travaux de Romy Ashby, Sarah-Jade Bernier, Frédéric Blanc, Daniel Canty, Maïcke Castegnier, Jeanne Castegnier-Mainville, Maxime Catellier, Benoît Chaput, Byron Coley, Bérengère Cournut, Marci Denesiuk, Julie Doucet, Alexandre Fatta, Hélène Frédérick, Joël Gayrault, Sarah Gilbert,Alan Glass, Thierry Horguelin, Thurston Moore, monsieur Moulino, Hermine Ortega, Antoine Peuchmaurd, Hannah Reinier, André Stas, Barthélémy Schwartz et Valerie Webber.
On y évoquera, entre autres et dans le désordre : le Kindle, les prédictions Maya pour 2012, François Vallejo, Otto Gross, Jacques Yonnet, Llewyn Powys, les éditions Isolato, les éditions de L’Encyclopédie des nuisances, Pierre Peuchmaurd, le cinéma sous-marin, les Melvins, Radovan Ivsic, un Botanica de New York, Gaston Bachelard, les arbres de Montréal, Juan Míro, Rabindranath Tagore, Antonin Artaud, Alan Glass, Arnaud Desjardins, Martine Aballéa, les situationnistes, Alberto Manguel, Aksak Maboul, Fernando Baez, Marcel Schwob, Álvaro Mutiz, la bibliothèque d’Hyderabad, Julien Gracq, Jean-Pierre Martinet, les définitions du dictionnaire, Natalie Dylan, Berlin la nuit, John Sinclair, Robert Giraud, J.-P. Clébert, Ramon Sender, André Hardellet, John et Yoko, Edgar Hilsenrath, Steve Gebhardt, Bakounine, Scrawl, Lao Tseu, La Chaise-Dieu, Kermaria an Iskuit, Max le perroquet, Franz Jung, le Ipad et les éditions Nautilus.
LE BATHYSCAPHE EST UN ESQUIF SANS PUBLICITÉ NI SUBVENTION !
C’EST VOUS QUI FAITES TOURNER L’HÉLICE !
CULTURE INACTUELLE - PLAISANTERIES DOUTEUSES - ÉQUIPE INTERNATIONALE
(Via Des nouvelles de L’Oie.)
Ceci est une prière d’insérer
Le vingt-quatrième des quatre-vingt-dix-neuf Exercices de style est une parodie plus vraie que nature de prière d’insérer. On y lit, dans le style hyperbolique et creux propre à ce genre de prose, que le romancier X, « à qui nous devons déjà tant de chefs-d’œuvre », a traité son sujet « avec le brio qui lui est propre » et que son nouveau roman est buriné « avec un rare bonheur ».
À présent, le gag. Parmi les documents présentés à la Maison du livre dans le cadre de l’exposition Cent mille milliards de Queneau figure la prière d’insérer d’Exercices de style, qui fut adressée à la presse à la parution du volume en 1947. Et que lit-on sur ce petit feuillet ? Précisément le texte de l’exercice de style no 24.
Astucieuse mise en abyme, et joli trait d’autodérision de la part de Queneau.
Merci à Christian Hublau pour la numérisation du document.
L’exposition Cent mille milliards de Queneau est visible jusqu’au 31 janvier. Tous les détails sur le blog de l’expo.
Nous interrompons nos programmes pour une page de publicité
Sept histoires pour occuper le jour
Photo de couverture d’Antoine Peuchmaurd
L’Oie de Cravan
ISBN 2-922399-58-3
Au Québec, dans toutes les bonnes librairies, et notamment au Port de tête.
En France, distribution via Le Comptoir des indépendants.
En Belgique, distribution via La Caravelle.
On peut bien sûr se fournir directement chez l’éditeur.
Cent mille milliards de Queneau
Cent mille milliards de Queneau s’exposent donc du 13 novembre au 31 janvier à la Maison du livre : le poète, le romancier et l’essayiste, l’humoriste inquiet et le peintre du dimanche, le colossal lecteur et le féru de mathématiques, le scénariste-dialoguiste et le parolier, le chasseur de fous littéraires et le pataphysicien, l’oulipien et le directeur de l’Encyclopédie de la Pléiade.
Sur les cimaises et dans les vitrines, une quarantaine de gouaches et d’aquarelles de Queneau1, des photographies, des lettres et des manuscrits, des enregistrements sonores, des affiches et des partitions, quantité d’éditions rares et de traductions en toutes langues (parmi lesquelles celle-ci). Le tout disposé chronologiquement et thématiquement avec une clarté épatante par le maître d’œuvre de l’exposition, Christian Hublau.
Des rencontres, spectacles, conférences, ateliers et soirées jeux de langue accompagnent l’exposition, de même que deux soirées de projections à la Cinémathèque, les 20 et 21 janvier : Arithmétique de Pierre Kast , le Chant du styrène de Resnais et Zazie dans le métro de Louis Malle, qu’on ne présente plus ; le rare et charmant Dimanche de la vie de Jean Herman (mieux connu sous le nom de Jean Vautrin) ; l’excellent Landru de Chabrol, où Queneau, dans le rôle de Clemenceau, échange deux répliques avec Jean-Pierre Melville, dans celui de Georges Mandel.
Tous les détails du programme sur le blog de l’exposition.
La Maison du livre
24-28, rue de Rome
1060 Bruxelles
02 543 12 20
www.lamaisondulivre.be
Couverture de Siné
1. Sur l’œuvre plastique de Queneau, ses rapports avec la peinture et les peintres, voir l’album Dessins, gouaches et aquarelles, fort bien présenté par Dominique Charnay (Buchet Chastel, 2003).